Edito d’avril 2016

Lorsque nous célébrons la Résurrection du Christ, nous méditons ces textes magnifiques qui nous redonnent le sens inépuisable de notre vie nouvelle d’enfants de Dieu.

Ces récits donnent des indices précieux :

1. la lumière, qui sépare des ténèbres ;
2. les eaux, séparées elles aussi entre celles du ciel, et celles d’en-bas ;
3. une terre comme chemin entre les eaux impétueuses et les eaux célestes ;
4. une œuvre de vie, qui prend racine dans la terre pour s’élever vers le Ciel, et qui contient la vie en elle ;
5. des astres pour donner des repères et pour rythmer le cycle de la vie ;
6. des êtres vivants, animés d’un souffle de vie, féconds, capables de remplir la Création de vie ;
7. et enfin l’homme, homme et femme, à l’image et à la ressemblance de Dieu, maîtres dans la Création, mais non pas de la Création.

On pourrait croire que la Création s’arrête là: par cette contemplation et cette joie de Dieu : « cela était très bon »… Pourtour  le récit  génésiaque  se  poursuit, « Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour de toute l’œuvre qu’il avait faite ». La Création se poursuit par un silence, par une nuit où Dieu se tait, où Dieu semble même disparaître, où une nuit, longue, profonde se dessine vers un jour dont on ne sait rien…

Suivons le Christ :
1. Il est cette vraie Lumière, qui, à notre baptême, a éclairé ce chemin nouveau ; qui a jailli pour nous séparer des ténèbres ;
2. Il nous fait passer par ces eaux, qui comme au temps de Moïse, se séparent et nous libèrent de la mort. Ces eaux nous plongent dans un acte de foi : « allons-nous traverser alors que la mort nous talonne et sapprête à nous couvrir de son ombre ? Allons-nous suivre Dieu? » Dieu ne se glorifie pas à nos dépens mais se glorifie de la Mort, car Il l’a engloutie, le Seigneur combat désormais pour nous ! ;
3. Dès lors de notre vie émerge une terre nouvelle, libérée des eaux tumultueuses de la mort, ouverte aux eaux fécondes du Ciel, fécondée par l’amour et la présence de Dieu.
4. Ainsi commence cette œuvre de vie où ce qui grandit est porteur de Vie éternelle. Dans le Christ, par le Christ, avec le Christ, nous sommes une Création qui s’élève vraiment vers le Ciel, faite pour la Vie.
5. Mais la nuit est longue, le chemin de la vie avec le Christ est profond, inattendu, redoutable. C’est pourquoi le Christ nous donne des repères, pour éclairer cette vie nouvelle et lui donner de battre au rythme nouveau du Cœur de Dieu : il nous donne ce Soleil qu’est la Charité, cette lumière de la Foi, cette multitude de scintillements de l’Espérance. Il nous exhorte à la justice, à la fidélité, à la Miséricorde !
6. Cette nouvelle création a aussi besoin d’un souffle, fécond, qui l’unit à son Créateur. Écoutons cette belle parole du prophète « je vous conduirai dans votre terre… Je répandrai sur vous une eau pure… Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau… je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu » (Ez 36). Alors vous vivrez ! Seul l’esprit de Dieu est capable de remplir la Création nouvelle de Vie.
7. 
Ce n’est qu’en suivant ce chemin que jaillira ce mot d’émerveillement de Dieu, que nous retrouverons le visage de Dieu et ce qui nous fait pleinement enfant de Dieu. Dans le Baptême, nous ne dominons plus la vie, pour l’épuiser, la consommer ou la perdre; nous dominons la mort et le péché, pour que notre union à Dieu nous fasse contempler le Visage de Dieu, et qu’à l’aube de ce huitième jour, nous contemplions déjà l’unique Lumière du jour qui ne finira jamais…

Entrons dans ce nouveau jour, où le grand silence s’apprête à laisser sa place à ce chant de joie et d’amour. Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler.

Aujourd’hui, Dieu nous l’ordonne : « Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi Ne garde plus ton visage incliné vers le sol, ne cherche plus parmi les morts, Réjouis-toi, exulte dallégresse, crie de tout ton cœur, il est ressuscité. Il est vivant et tu vis avec Lui ! Chante et réjouis-toi, enfant de Sion, amen, Alléluia ! ».

Abbé Franklin Parmentier, Curé de la Paroisse Saint-Vincent de Lérins

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