Anniversaire de naissance, de mariage, d’ordination, de victoire militaire… autant de raisons de se réjouir en souvenir d’évènements marquants de notre histoire. En effet, qui ne connaît pas sa date de naissance? Quelle épouse ne connaît pas sa date de mariage? (bien souvent elle se souvient même du jour de la demande en mariage!)
Quel prêtre ne se souvient plus du jour où il a reçu le sacrement de l’ordre? Et quel écolier ne connaît pas la date de la bataille de Marignan…? Si tous ces anniversaires semblent plus ou moins évidents pour chacun, il en est un qui passe souvent inaperçu et dont peu de personnes connaissent la date : il s’agit de notre baptême! Chaque année, ceux qui fréquentent les réseaux sociaux me souhaitent mon anniversaire avec deux semaines de retard, et pour cause, la date que j’ai renseignée est celle de mon baptême!
Encore une facétie! Curieusement, nous nous souvenons de beaucoup de dates, certaines sont d’ailleurs bien inutiles. En revanche, on ne se souvient guère du jour où Dieu a déposé en nos âmes les dons de sa grâce, les arrhes de la vie éternelle.
Dans la sainte Eglise, la plupart des fêtes de saints sont célébrées le jour anniversaire de leur mort, autrement dit, le jour de leur passage vers le Père et la vie bienheureuse. Il n’y a que deux saints dont nous fêtons la naissance selon la chair : la sainte Vierge (8 septembre) et Saint Jean Baptiste (24 juin).
Alors à quoi bon se souvenir de la date de son baptême? À quoi bon célébrer nos anniversaires de baptême? Chacun peu aisément trouver de multiples réponses à la question mais une seule est suffisante : se souvenir de la grandeur du don généreux de Dieu!
Certains ont pu remarquer que, lors des accueils en Eglise des enfants en vue du baptême, je me plais à faire reconnaître aux parents que ce n’est finalement rien de moins que la vie éternelle qu’ils demandent. Dieu fait de nous des « créatures nouvelles » (2Co 5, 17), des « sanctuaires de l’Esprit Saint » (1 Co 6, 19), des « membres du Christ » (1Co 6, 15), des « fils et des héritiers de la vie éternelle » (Ti 3, 7), des « fils de la lumière » (Ep 5, 8) : autant de titres qui rappellent que nous sommes faits pour la vie avec Dieu et que le baptême nous donne dès à présent « de goûter aux joies de l’éternité » (oraison pour la messe de la Sainte Vierge).
Se souvenir de son baptême et le célébrer dignement, c’est célébrer la grandeur même de l’amour de Dieu et dire comme le psalmiste : « Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait » (Ps 138, 14).
C’est en célébrant ce bel anniversaire de notre nouvelle naissance que nous pourrons sans nul doute percevoir avec plus de clarté les conséquences dans notre vie : « À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage » (Lc 12, 48).
Par le baptême, nous avons reçu la grâce d’imiter son Fils et même davantage encore : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes » (Jn 14, 12). Dieu nous a comblé de ses dons, à nous de les reconnaître pour la plus grande gloire de Dieu!
Alors à vos agendas! Ne laissons pas passer une occasion supplémentaire de célébrer Dieu pour ses merveilles et le don de sa grâce!
Abbé Luc Denoyer
