Edito du mois de septembre

Rando Scouts en Pologne

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De Czestochowa à Cracovie en passant par Wadowice, Kalwaria, et autres lieux importants de la vie spirituelle polonaise, j’ai accompagné des « routiers » (Scouts d’Europe de plus de 17 ans) pour un périple sur les pas de Saint Jean-Paul II avant les JMJ de Cracovie avec le pape François.

Tout au long le route, j’ai cherché à comprendre ce qui pouvait permettre à ces jeunes d’oublier pendant dix jours : le confort de la maison, la virtualité des relations sur les réseaux sociaux, la bonne cuisine de maman et surtout « Pokémon go », pour choisir de vivre à la dure, de marcher chaque jour « sac au dos », de faire ses courses et sa cuisine, prier et méditer et vivre de belles et réelles amitiés scoutes ! Il y a quelque chose de décalé, voire d’insensé aux yeux du monde, dans le choix de ce style de vie, de l’idéal scout. C’est ce qui est beau dans le scoutisme catholique, c’est qu’il permet à des jeunes de vivre l’évangile dans une forme qui convient à leur âge. Alors qu’ils cherchent bien souvent à se plier aux modes, là, ils cherchent à vivre ce que saint Paul enjoint aux Corinthiens : « Frères, que personne ne s’y trompe : si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage. Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. » 1 Co 3, 18

         Il est heureux de voir que les jeunes arrivent à trouver leur bonheur dans un style de vie qui met en œuvre les vertus évangéliques et j’imagine combien ils ont dû être fiers d’eux lorsque le pape a fustigé les jeunes qui sont déjà à la retraite ou qui passe beaucoup de temps dans un divan !

« Dans la vie, il y a une autre paralysie encore plus dangereuse et souvent difficile à identifier, et qu’il nous coûte beaucoup de reconnaître. J’aime l’appeler la paralysie qui naît lorsqu’on confond le BONHEUR avec un DIVAN! Oui, croire que pour être heureux, nous avons besoin d’un bon divan. Un divan qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité. Un divan – comme il y en a maintenant, modernes, avec des massages y compris pour dormir – qui nous garantissent des heures de tranquillité pour nous transférer dans le monde des jeux vidéo et passer des heures devant le computer. Un divan contre toute espèce de douleur et de crainte. Un divan qui nous maintiendra enfermés à la maison sans nous fatiguer ni sans nous préoccuper.

         Le « divan-bonheur » est probablement la paralysie silencieuse qui peut nous nuire davantage, qui peut nuire davantage à la jeunesse. ‘‘Et pourquoi en est-il ainsi, Père ?’’ Parce que peu à peu, sans nous en rendre compte, nous nous endormons, nous nous retrouvons étourdis et abrutis. Avant-hier, je parlais des jeunes qui vont à la retraite à 20 ans ; aujourd’hui, je parle des jeunes endormis, étourdis, abrutis tandis que d’autres – peut-être plus éveillés, mais pas les meilleurs – décident de l’avenir pour nous. Sûrement, pour beaucoup il est plus facile et avantageux d’avoir des jeunes étourdis et abrutis qui confondent le bonheur avec un divan ; pour beaucoup, cela est plus convenable que d’avoir des jeunes éveillés, désireux de répondre, de répondre au rêve de Dieu et à toutes les aspirations du cœur. Vous, je vous le demande, je le demande à vous : voulez-vous être des jeunes endormis, étourdis, abrutis ? [Non !]. Voulez-vous que d’autres décident de l’avenir pour vous ? [Non !]. Voulez-vous être libres ? [Oui !]. Voulez-vous être éveillés ? [Oui !]. Voulez-vous lutter pour votre avenir ? [Oui !]. Vous n’êtes pas très convaincus… Voulez-vous lutter pour votre avenir [Oui !]. » Pape François, 30 juillet 2016

Alors, c’est certains, les jeunes sont souvent déconcertants, parce qu’ils ne se prennent pas en main, parce qu’ils oublient Dieu, parce qu’ils prennent leur avenir à la légère… En revanche, dès lors qu’on est en mesure de leur proposer un idéal un peu fou : ils sont enthousiastes !

Au fond d’eux-mêmes ils ne veulent pas demeurer endormis, étourdis, abrutis, vautrés dans des divans, mais il faut susciter dans leur cœur le désir d’un brin de folie pour faire ce qui aux yeux du monde est impossible ou insensé !                                                                                                                                                                                                            Abbé Luc Denoyer, Prêtre du diocèse de Nice

 

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