Vivons dans la proximité de la présence de Celui qui vient
En ce début d’Avent, l’Eglise nous invite à prendre la résolution de renouveler notre attachement à suivre le Christ en préparant notre cœur à sa venue par une authentique conversion. Le monde, notre monde d’aujourd’hui attend beaucoup de nous : il n’est pas suffisant pour les chrétiens que nous sommes de confesser en parole que Jésus est Seigneur; il faut aussi et surtout le confesser en acte.
Si l’Avent résonne comme un appel à ouvrir les portes de notre cœur et de notre esprit à l’ineffable mystère du Verbe, il est aussi une invitation à nous montrer de véritables disciples en préparant autour de nous les cœurs pour que l’Enfant de la crèche puisse naître en chacun d’eux. Celui qui vient nous donne sa Parole à écouter et à mettre en pratique. Voilà bien le diptyque que Jésus ( Dieu qui libère, Dieu qui sauve) nous présente comme caractéristique des véritables disciples qui n’ont pas d’autre plus grand désir que de voir chacun goûter le bonheur de la présence du Seigneur dans sa vie.
Le véritable disciple commence donc par écouter les paroles de Jésus. Ce faisant, il accueille le Verbe fait chair et le laisse porter en lui et autour de lui les fruits qu’il désire. Il garde ses paroles. Il garde la Parole, la conserve et la repasse sans cesse dans son cœur pour ne point faillir envers elle. Etabli dans une telle écoute, il est alors emporté par le dynamisme et la force de cette Parole. Cette dernière dispose, en effet, d’une efficacité qui lui est intrinsèque.
Elle conduit nécessairement à l’action car elle fait ce qu’elle dit et dit ce qu’elle fait. Mais, précisément, c’est elle qui conduit. Autrement dit, le véritable disciple n’étouffe pas la performativité de la Parole. Librement, il la reçoit et se laisse transformer et mouvoir par elle. En aucun cas, il ne se l’approprie et en use à son gré.
Le vrai disciple s’est tellement laissé pénétrer par la Parole du Verbe qu’il a écoutée si attentivement et ruminée si patiemment que, désormais, c’est elle qui vit en lui, en chacune de ses paroles, mais aussi en chacun de ces gestes. Avec saint Paul, il peut s’écrier : « Ce n’est plus moi qui vit c’est le Christ qui vit en moi ». Galates 2,20. De sa rencontre avec Jésus, de la contemplation de son visage et de l’écoute de ses paroles, il a senti monter en lui une vigueur missionnaire qui l’a engagé sur le chemin du témoignage courageux au cœur du monde. Ce dynamisme est celui de la charité et il s’exprime concrètement, dans une vie animée de la conviction que le Royaume de Dieu devient proche là où l’Evangile est annoncé non seulement par des paroles mais aussi là où les hommes apprennent à vivre en frères.
Que durant ce temps de l’Avent nous cherchions toujours plus à vivre dans la proximité de la présence du Seigneur pour nous mettre à son écoute et nous laisser conduire par lui par-delà la grisaille de notre quotidien.
Ainsi, nous serons de vrais disciples qui ne se contentent pas de dire extérieurement « Seigneur, Seigneur » mais qui de l’intérieur se laisse habiter et conduire par lui dans un engagement apostolique renouvelé au service de la Charité. Père LALEYE Angelo