Louange et musique

Le sacrement de l’Eucharistie est, selon l’expression du concile Vatican II, « la source et le sommet de la vie chrétienne ». Il est constitutif du début de l’Église. Paul, dans les premières années du christianisme, bien avant la rédaction des évangiles écrit aux Corinthiens : « J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi.  » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi.  » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Co 11, 23-26)

L’eucharistie est donc le mémorial : c’est à dire la mémoire et l’actualisation de l’offrande de la vie du Christ. Venu dans le monde pour le sauver, Jésus se donne tout entier à cause de son amour. Il se donne en nourriture pour que son peuple vive de sa vie.

 

La présence du Seigneur

Dieu est présent dans ses sacrements : en donnant sa grâce, c’est lui-même qu’il donne. Mais plus que tous les autres, l’eucharistie est le sacrement de la présence du Seigneur. Les catholiques croient que le seigneur Jésus est réellement présent dans le pain et le vin consacré pendant la célébration eucharistique. Ce mode de « présence » a donné lieu à bien des tentatives d’explications. Sous les aspects du pain et du vin qui ne changent pas de manière sensible (vue, goût), c’est bien la présence de Jésus ressuscité qui est communiquée aux fidèles. Saint Bernard de Clervaux au XIIe siècle enseignait que le Christ venait trois fois sur terre à la rencontre des hommes. La première venue est celle dans la chair, à l’incarnation, lorsque le Verbe éternel de Dieu s’est fait homme en Jésus (ce que nous fêtons à Noël). La seconde venue est celle de la fin des temps quand, fidèle à sa promesse le Fils de Dieu viendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts. La troisième venue est celle sous les aspects du sacrement, dans l’eucharistie. Elle est la venue intermédiaire, dans le pain de la route, qui fait le lien entre les deux autres venues du Christ.

 

La messe : le repas du Seigneur

La célébration de la messe est le lieu privilégié de l’eucharistie. L’Église rassemblée autour de l’évêque (ou du prêtre) offre à Dieu un sacrifice de louange ainsi que le pain et le vin. Elle reçoit alors en retour le corps et le sang du Christ comme l’aliment de la vie divine. Toute la célébration de la messe est orientée sur cet « admirable échange ». Deux tables, indissociables, sont dressées : celle de la parole (lectures de la Sainte Écriture) et celle de l’eucharistie (la consécration du pain et du vin).

 

La communion des malades et le viatique

L’Église, dans sa sollicitude pour les malades, a dès le début montré un grand soin pour leur permettre de recevoir le sacrement de l’Eucharistie, même s’ils ne pouvaient se déplacer pour la célébration. C’est pourquoi, très tôt, elle a conservé le pain consacré pour pouvoir le porter à ceux qui en ont besoin. C’est là l’origine du tabernacle dans nos églises.
Et puisque l’eucharistie est le mémorial du passage de la vie à la mort du Christ, mais aussi de son passage de la mort à la vie, elle est aussi le sacrement pour les mourants. Reçue en viatique (ce qui signifie passage), elle donne la force de Dieu au malade qui s’apprête à vivre lui-même ce passage dans la foi.

 

L’adoration eucharistique

Puisqu’elle a pris l’habitude de conserver le pain eucharistique, l’Église a développé autour du sacrement une attitude de prière et d’adoration. Ainsi, le Saint-Sacrement peut-être exposé sur l’autel pour favoriser la prière des croyants. Dans cette prière silencieuse, on adore le Seigneur présent dans l’eucharistie pour nous introduire à sa présence dans nos vies. La pratique de l’adoration, pour être authentique et ne pas verser dans l’idolâtrie, ne doit jamais être séparée de la célébration eucharistique et ne jamais prendre la préséance sur elle.