Mandelieu – Fin des privileges

En 1789, la Révolution apporte la liberté à Mandelieu et La Napoule qui souffraient de trop lourdes impositions et d’une autorité souvent arbitraire. Les habitants de Mandelieu réclament à Sa Majesté Louis XVI que les droits de « dixme », de « tasque » et autres impôts ou corvées, soient supprimés et que les biens des privilégiés deviennent « biens nationaux ».

La municipalité de Mandelieu ne pourra cependant réunir la somme exigée pour l’achat de l’ancienne seigneurie des chanoines et c’est au dernier enchérisseur, Sieur Jean-Joseph Court (de Fontmichel), que les terres seront finalement adjugées le 26 mai 1791. Le sort des pauvres paysans capitoulans ne changera donc guère. Ils devront se contenter, comme auparavant, de cultiver les terres les moins riches et continueront de lutter pour maintenir un droit de parcours pour leur bétail.

À La Napoule, comme tous les biens des nobles émigrés et de l’Église, le château est confisqué avec les terres attenantes. Mis en adjudication, le domaine est vendu comme « bien national ». Il est acquis par un certain Joseph Coudemon. La famille de Montgrand s’exile en Italie.

Bien des décennies après, le territoire de La Napoule est rattaché à la ville de Fréjus. Une loi du 6 juillet 1836 rend officielle sa réunification à Mandelieu. En 1860, les deux villages seront dissociés du Var et rejoindront le département des Alpes-Maritimes, tout fraîchement créé avec l’ancien Comté de Nice. Les de Montgrand, accaparés par leur vie marseillaise, délaissent leur domaine napoulois.
Le château est en ruine et un certain Louis Barthélémy, maître verrier, obtient l’autorisation d’y installer sa fabrique en 1837. Plus tard, la famille s’établira à Cannes-La Bocca, dans le quartier qui porte encore le nom de la « Verrerie ».