Mandelieu – Naissance de La Napoule et de Capitou

Naissance de La Napoule

chateau_lanapoule2
Raymond de Fayence, membre de la famille des Villeneuve, s’empare du domaine d’Avinionet en 1272. La lutte entre les familles nobles pour la possession des terres fait rage en au début de XIVe siècle, notamment entre les Ducs de Savoie et les Comtes de Provence de la maison d’Anjou. Cette rivalité durera des siècles. En 1387, après avoir dévasté Mandelieu, Raymond de Turenne, farouche guerrier et ennemi de la Maison d’Anjou, s’acharne sur le domaine des Villeneuve, réduisant à néant le château, le prieuré et le village.

En 1399, Guillaume de Villeneuve reconstruit son château, mais choisit cette fois le bord de mer. Il décide de bâtir sa demeure sur les rochers d’Epulia et, bien vite, les villageois se regroupent aux alentours. Ainsi naît le village de La Napoule.

 

Génèse de Capitou

Des documents du XVIe siècle précisent qu’il y avait sur la route de Pégomas, au quartier de La Tour et des Bons Pins, une maison seigneuriale appelée « château de Mandelieu », ainsi que deux chapelles. L’une est privée et se trouve dans l’enceinte du château, l’autre est réservée aux villageois et dédiée à Saint-Pons. Malgré son état de délabrement, le culte y sera célébré jusqu’à la construction de l’église de Capitou en 1764.

En 1706, le Chapitre de Grasse décide d’octroyer un bail emphytéotique à six familles de fermiers originaires de localités voisines : Grasse, Cannes, Mouans, Tourettes-les- Fayence, Nice et Le Luc. Ce contrat est signé le 27 février 1706 au château de Mandelieu. L’acte comprend 31 clauses, qui toutes préservent indubitablement les droits féodaux du Chapitre, Seigneur de ce lieu. Ainsi naît l’actuel Capitou dont l’appellation dérive probablement du mot latin « capitum » ou provençal « capito » signifiant « chapitre ». Il demeurera le centre administratif de Mandelieu jusqu’à la construction d’une mairie aux Termes en 1929.

 

La Napoule change de Seigneur

En 1707, le duc Amédée de Savoie, ravage à nouveau la région. Le château de La Napoule est détruit de même que celui de Mandelieu et sa petite église dédiée à Saint-Pons. En 1709, le Chapitre de Grasse confirme l’acte de 1706 aux emphytéotes qui se sont installés à Capitou.

La même année, à La Napoule, les Villeneuve passent un nouvel acte d’habitation avec des paysans de la contrée. Cette ultime tentative de repeuplement échouera et le 23 mars 1719, Pierre-Jean de Villeneuve se résigne à vendre sa seigneurie de La Napoule, devenue improductive. L’acquéreur en est Dominique de Montgrand, Seigneur de Mazade, « receveur général des gabelles et conseiller du Roi en la chancellerie près la Cour des Comptes d’Aix ».Dominique de Montgrand et ses héritiers vont s’attacher à reconstruire et faire revivre le village désolé de La Napoule.
Fin des privilèges
En 1789, la Révolution apporte la liberté à Mandelieu et La Napoule qui souffraient de trop lourdes impositions et d’une autorité souvent arbitraire. Les habitants de Mandelieu réclament à Sa Majesté Louis XVI que les droits de « dixme », de « tasque » et autres impôts ou corvées, soient supprimés et que les biens des privilégiés deviennent « biens nationaux ».

La municipalité de Mandelieu ne pourra cependant réunir la somme exigée pour l’achat de l’ancienne seigneurie des chanoines et c’est au dernier enchérisseur, Sieur Jean-Joseph Court (de Fontmichel), que les terres seront finalement adjugées le 26 mai 1791. Le sort des pauvres paysans capitoulans ne changera donc guère. Ils devront se contenter, comme auparavant, de cultiver les terres les moins riches et continueront de lutter pour maintenir un droit de parcours pour leur bétail.

À La Napoule, comme tous les biens des nobles émigrés et de l’Église, le château est confisqué avec les terres attenantes. Mis en adjudication, le domaine est vendu comme « bien national ». Il est acquis par un certain Joseph Coudemon. La famille de Montgrand s’exile en Italie.

Bien des décennies après, le territoire de La Napoule est rattaché à la ville de Fréjus. Une loi du 6 juillet 1836 rend officielle sa réunification à Mandelieu. En 1860, les deux villages seront dissociés du Var et rejoindront le département des Alpes-Maritimes, tout fraîchement créé avec l’ancien Comté de Nice. Les de Montgrand, accaparés par leur vie marseillaise, délaissent leur domaine napoulois.
Le château est en ruine et un certain Louis Barthélémy, maître verrier, obtient l’autorisation d’y installer sa fabrique en 1837. Plus tard, la famille s’établira à Cannes-La Bocca, dans le quartier qui porte encore le nom de la « Verrerie ».