Témoignage

      Je m’appelle Marc TONGALAHY

Je suis né le 19 Novembre 1981 à Antsakabary dans la région d’Antananambo Tavenina. Je suis le 5ème enfant  d’une fratrie de 11, nés de Télésphore Daniel ZAFINDRENY  et de Marie Jeanne MAMIZE.

Une famille profondément Catholique. Dans l’histoire familiale, l’année de ma naissance marque une période très forte de l’évangélisation de mes parents avec les prêtres missionnaires, des frères mineurs (autrement appelés « Capucins » – NDLR) et les sœurs de la « Divine Providence de Saint Jean de Baselle », présents dans mon village et dans les alentours.

Depuis mon enfance, c’est grâce aux rencontres fréquentes de ces missionnaires qu’est née ma vocation de vouloir être prêtre. À l’âge de 4 ans, je sens qu’il y a une différence entre mon père quand il dirige la prière le dimanche et le père curé quand il préside la Messe une fois par mois.

J’ai ainsi posé la question à mon père : « Papa pourquoi ne fais-tu pas comme le père curé? ». Il m’a embrassé avant de me répondre : «mon fils, c’est seulement les prêtres qui peuvent consacrer l’eucharistique ; les catéchistes comme moi ne le peuvent pas.» Cette réponse restera ancrée dans ma tête et je me souviens lui avoir dit : « papa, je préfère être comme le père curé, pas comme toi ». À l’arrivée du père curé, je lui ai répété encore mon choix : il a alors ri et a conseillé à mes parents de tenir compte ce choix.

Ensuite, j’ai commencé l’école à l’âge de 8 ans et notre père curé m’a accompagné spirituellement et intellectuellement avec sœur Delphine, une sœur missionnaire française. Ont dès lors commencé mon activité de servant de Messe, ainsi que ma catéchèse en vue de la communion et de la confirmation. Ils ont proposé aussi de m’envoyer au petit séminaire : ce fut pour moi une grande  joie même si je n’étais pas encore au niveau.

L’arrivée du Père Michel Morlet, un prêtre missionnaire et médecin venant du diocèse de Châlons-en-Champagne, m’a permis encore d’avantage de découvrir la vie de prêtre : en effet, il présidait la messe tous les dimanches chez nous. Il m’encourageait beaucoup à étudier des langues étrangères comme l’anglais et surtout le français. Je fis ma formation au petit séminaire de 2000 jusqu’à 2005. Puis vint la formation de base de la vie religieuse chez les Capucins entre 2006 et 2008. Les études de philosophie entre 2009 et 2011 se déroulaient toujours dans le cadre des congrégations des frères Capucins.

Durant ces années, j’étais heureux, avec une vie fraternelle très forte, dans tous les domaines (la prière, le travail, l’étude, le pastorale, le sport…). Cela devait durer jusqu’en dernière année de philosophie, en 2011, où j’ai dû quitter les frères Capucins pour enseigner à des élèves du collège et du lycée. J’avais déjà été marqué en 2002 par le retour en France du père Michel Morlet, puis en 2004 par la mort de notre père curé, le père Thomas. Je tiens à remercier vivement la congrégation des frères capucins qui m’a bien formé dans toutes les dimensions personnelles et notamment la vie de la foi.

En 2012 et 2013, j’ai mieux compris comment Dieu appelle et comment discerner cela, y compris grâce aux chemins où Dieu ne m’appelait pas. En effet, durant cette période, je vivais dans un trouble intérieur incessant. Je ne me sentais pas à l’aise dans tout ce que je faisais : devant mes élèves à l’école, je me sentais triste; pendant la messe au moment de la consécration, une tristesse inexplicable envahissait mon cœur. Devant ces situations, j’ai cherché conseils auprès de mon accompagnateur spirituel, le sous-maître des novices capucins, d’une sœur de la congrégation de Divine Providence, Sr Marie Claire, et aussi avec l’aide de notre archevêque Mgr Michel MALO.

Le 23 Septembre 2014, jour de la fête du Saint Padre Pio du Pietrelcina, avec un ami du séminaire, Marcel, nous avons décidé de quitter Madagascar pour Rome et continuer ainsi la vie religieuse. Nous avons alors commencé l’étude de la théologie où nous avons rencontré le fondateur des « Petits Pauvres Pèlerins de l’Amour Miséricordieux », une nouvelle communauté fondée dans diocèse de Nice. Elle a pour charisme d’accompagner les pauvres pour qu’ils trouvent le Christ dans leur vie et d’aider les jeunes en difficulté à avancer dans la vie et pourquoi pas répondre à la vie religieuse. Ce charisme nous a beaucoup attirés, parce que cela ressemblait beaucoup au charisme franciscain que nous connaissions depuis notre enfance.

Suite à cela, nous sommes arrivés à Sospel et avons découvert la paroisse Saint-Pierre de l’Ariane et le Père Patrick Bruzzone. Grâce à ces frères, grâce à l’aide et à l’amour paternel de Mgr Marceau, notre Évêque, nous avons été envoyés au séminaire de Bordighera-Vintimille pour continuer nos études en théologie.

Là, nous avons fait l’expérience de la vie pastorale avec les séminaristes diocésains, accompagnés par l’évêque de Vintimille. Tout ceci nous a aidés à discerner autrement notre vocation. Finalement, lors d’une retraite entre le 6 et le 10 mars 2017, qui avait pour thème « la mission de prêtre diocésain », nous avons eu la conviction d’un appel à être prêtre diocésain, même si cela n’a pas été le cas durant toutes ces années. Une phrase a notamment travaillé mon cœur et a nourri ma réflexion, celle du prédicateur qui disait que « les prêtres diocésains sont pour le Peuple de Dieu, avec le Peuple de Dieu et accompagnateur du Peuple de Dieu».

            Immédiatement après cela, les 11,12 et 13 mars, nous sommes partis en pèlerinage à Milan avec les paroissiens de Saint-Pierre d’Arène, leur curé et un de ses vicaires. Durant ce pèlerinage, cette phrase tourna encore dans ma tête, et j’ai demandé, ainsi que Marcel, à entrer comme séminariste pour le diocèse de Nice.

Merci Seigneur : grâce à Toi et à l’écoute de notre Évêque, nous avons été accueillis pour nous former à cette vie et à cette vocation. Mgr Marceau m’a ainsi confié à la paroisse Saint-Vincent de Lérins. Je poursuis ainsi mon chemin avec notre père curé, tous les prêtres de la paroisse et bien sûr le père Didier Dubray, responsable des séminaristes.

Pour finir, je dirais que, durant ces périodes, il y a eu beaucoup d’épreuves, de la joie, de la tristesse, du bonheur, de la souffrance. Malgré tout, la force de la prière nous a beaucoup aidés, nous a guidés et nous a éclairés : grâce à la prière, nous ne trouvions pas que de la souffrance dans nos épreuves, mais nous trouvions aussi de la joie qui nous a amené dans l’espérance à persévérer dans ce désir d’être prêtre.

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