Vœux adressés à la Paroisse St Vincent de Lérins le 8 janvier 2017
Par l’abbé Franklin Parmentier, curé de la Paroisse
Je tiens tout d’abord à vous présenter mes meilleurs vœux pour cette année et remercier vivement en premier lieu, mes confrères, le chanoine Jean-Marie Stiffa, le père Angello Laleye, le père Luc Denoyer, et le père Jean François Randimbiarison, qui nous vient de Madagascar et qui a rejoint notre équipe en septembre. J’ai une pensée toute particulière pour le père Doninni, dont la santé est devenue plus compliquée et qui est actuellement en maison de retraite aux Gabres.
Je tiens aussi à remercier les membres de l’équipe d’animation pastorale, du conseil pastoral, et du conseil économique, avec l’équipe de gestion qui m’aident tous les jours à prendre soin de cette belle paroisse Saint-Vincent de Lérins. Je remercie aussi vivement toutes les personnes qui sont engagées au sein de la paroisse et qui ont répondu à l’appel du Christ dans toutes les tâches et actions accomplies dans cette paroisse.
Les vœux sont généralement propices à deux traditions qui nous sont chères : celle de relire l’année écoulée et celle de donner à l’année qui commence les auspices favorables à la santé, à la famille et au bonheur.
Notre paroisse a eu son lot d’épreuves mais aussi de bonnes nouvelles : nous avons eu la peine de perdre de nombreuses personnes que nous aimions, nous avons dû affronter de nombreuses difficultés; nous avons aussi eu la joie de voir plusieurs projets se réaliser avec entre autres la rénovation et l’embellissement des églises de la Roquette, de Pégomas, et dernièrement d’Auribeau (et j’en remercie vivement leurs municipalités) ; le projet de reconstruction de l’église de Théoule et la rénovation de la maison paroissiale des Saints-Anges dont la première partie est terminée et qui va bientôt voir s’achever la dernière partie, donnant ainsi à notre paroisse des lieux conviviaux, répondant aux normes et l’accueil de tous. Nous avons également inauguré, avec la Société Saint-Vincent de Paul, un logement pour les familles en difficulté à la Roubine. Pour les chrétiens, notre vocation est de scruter non pas seulement des faits ou des événements, mais de contempler et de rendre grâce pour l’œuvre de Dieu dans notre monde et pour l’œuvre de Dieu avec les hommes.
L’année 2016 aura été à bien des égards une année enténébrée : les attentats du mois de juillet ayant frappé notre pays le jour de notre fête nationale mais aussi l’Eglise de France avec l’odieux meurtre du père Jacques Hamel alors qu’il célébrait la sainte messe. Et nous prenons conscience de la violence qui secoue le monde depuis plusieurs années même si le mal qui nous agresse n’est rien face à l’horreur que subissent les Syriens, les Égyptiens, les Soudanais et tant d’autres depuis des années. Vous me direz que cela n’est pas matière à contempler l’œuvre de Dieu et que bien au contraire, nous sommes plus atteints par les ténèbres que par la lumière.
Pour ma part, je souhaite contempler deux aspects importants : La violence dont j’ai parlé a un impact révélateur, et je pèse mes mots : tel un électrochoc, nous venons, du moins je l’espère, d’ouvrir les yeux sur les réalités du monde. Nous sortons de la torpeur dans laquelle nous nous sommes laissés volontairement entraîner, bercés d’illusions et de rêves d’une société occidentale riche, opulente, dominatrice, obnubilée par son plaisir, son bien-être, ses libertés et son désir toujours plus grand de profits avec le risque de perdre ce qu’elle est vraiment. Une société qui a remplacé Dieu par le progrès, réalisant une synthèse remarquable entre le capitalisme et le communisme, puisque le progrès social et technologique trouve son accomplissement dans celui de l’argent, et ce au détriment de l’humain. Nous avons ouvert les yeux, piqués par le venin du terrorisme islamique qui nous oblige en France à nous poser la question de l’Islam mais aussi et surtout celle du Christianisme.
Avec le « Brexit » et l’élection de Monsieur Donald Trump, les charmeurs et hypnotiseurs dont de nombreux médias, hommes politiques, et autres bénéficiaires de cette torpeur (il y en a aussi des compétents et de valeur), sont choqués de découvrir qu’il y a encore une volonté des peuples à disposer d’eux- mêmes, et que leurs prévisions et sortilèges sur l’avenir ne fonctionnent plus. En France, on redécouvre même qu’il y a des catholiques, nombreux, actifs, et on souhaite même leur imputer les changements qui se dessinent dans le paysage politique, social ou économique… quitte à les enfermer de nouveau dans des cases bien contrôlées, grâce à des charmes actualisés, dont le but est toujours le même : culpabiliser, freiner les ardeurs, anesthésier la liberté et les actions…
Mais me direz-vous pourquoi est-ce que j’y vois un important aspect de l’œuvre de Dieu ? Parce que suite à cette année de la Miséricorde, j’y vois une réelle œuvre de miséricorde de Dieu pour notre pays.
Réveillés de cette torpeur, le Seigneur nous oblige :
- À être face à la réalité de notre foi devant les dérives de l’Islam qui joue la mascarade de l’amalgame entre le politique et le religieux.
- À être face à la réalité de notre manière de vivre en mettant le Christ au cœur de notre vie, non pas pour l’imposer à tous, mais en cherchant, pas à pas, humblement, à répondre aux défis de notre temps avec le regard de Dieu.
- À être face à la réalité de notre foi qui ne peut se résumer à la sphère privée sous peine d’être à nouveau privée de liberté, de consistance, et qui, lorsqu’elle ne se laisse enfermer, donne et donnera les repères qui ont fait la France et sa force et sa grandeur : l’impératif de la charité, la nécessité de la vérité, l’urgence de la convivialité, tout ce qui vaccine en fait contre l’individualisme et l’égoïsme, contre ce que le pape appelle « l’indifférence ».
Cette année 2016 n’a pas été qu’une succession d’événements dramatiques, nous avons reçu de nombreuses grâces, de réelles occasions, ici ou ailleurs, de répondre à cette injonction de la Miséricorde. Je souhaite que cette année 2017 soit l’occasion de garder le cœur réveillé et l’esprit rempli de force, de générosité et de promesses de vie. Dans les épreuves se réveillent la bonté, le souci du prochain, le désir d’avenir, la nécessité de s’engager pour notre pays et pour notre Seigneur et son Eglise.
Je souhaite à chacun de nous de n’être pas simplement spectateurs de notre vie mais bien des acteurs vivants avec un cœur rempli de l’amour de Dieu. Lors de la messe de l’épiphanie à Rome notre pape a déclaré : « dans notre vie, plusieurs lumières brillent et nous orientent. À nous de savoir lesquels suivre ».
Puisse la lumière du Christ, Fils de Dieu fait homme, être l’étoile, la lumière qui vous permettra de vous orienter et d’être des lumières pour ce monde tenté par les ténèbres.
Bonne et sainte année 2017 à tous !
Père Franklin Parmentier
