Je vous souhaite d’être chrétiens en France…

Je ne veux pas paraître provocateur, voire même politiquement incorrect… mais je pose quand même la question : peut-on encore être chrétiens en France en 2020 ?

Effectivement, lorsque nous regardons cette année 2019 qui vient de s’écouler, nous pouvons pleurer sur les flammes qui ont ravagé Notre-Dame de Paris le lundi saint, sur les statues des églises qui ont été renversées dans différentes parties de notre pays, sur ces trop nombreuses églises qui ont été brûlées, vandalisées et dont la plupart des médias  pas tous, heureusement, apparemment vendus à la cause du silence ou du mépris-, ne font ni état, ni mention, car être catholiques en France aujourd’hui, ça ne les intéresse pas, ou plutôt ça ne vend pas. Un autre bâtiment d’une autre religion aurait brûlé, aurait été vandalisé, et vous auriez l’armada des bien-pensants qui aurait crié au racisme, à l’infamie, au non-respect de la dignité des hommes !

Je ne parle pas non plus des cimetières où les croix ont été renversées, je ne parle pas non plus de cette religieuse que l’on n’a pas accepté dans une maison de retraite à cause de son voile, alors que ces mêmes tolèrent, et même défendent, le voile de certaines qui viennent publiquement défier la République au nom d’une autre religion.

Peut-on être encore chrétiens en 2020 en France, alors qu’il est plus facile d’introduire des œuvres d’art provocatrices, de diffuser des séries sous prétexte de liberté d’expression qui offensent, dénaturent, ou relisent voire réécrivent la religion chrétienne sous l’angle des idéologies actuelles, que de mettre une crèche sur la place publique, je ne parle même pas de la mettre à l’Élysée ou dans les lieux de la république ? Peut-être est-il plus facile de manger kasher ou halal que de mettre en valeur une crèche dans notre République de France… ou même simplement d’entendre notre Président souhaiter un joyeux Noël à ses concitoyens ?

Peut-on encore être chrétiens en 2020 en France, quand, justement à Noël, il faut non pas rappeler mais justifier que le 25 décembre, on fête la naissance du Christ et non pas la gloire d’un Père Noël, boulimique et obèse de son pouvoir d’achat ?

Peut-on encore être chrétiens en 2020 en France, quand notre pays s’est tant de fois renié face à nos frères chrétiens d’Orient qui meurent de la guerre et de la folie des hommes dans l’indifférence générale, alors que la République Française du XIX° siècle avait jadis promis de les défendre ?

Peut-on encore être chrétiens en 2020 en France, quand on réduit la pédophilie quasi uniquement à celle, condamnable, inadmissible, injustifiable, de certains prêtres ? Il aura fallu des décennies avant que l’on soulève le voile, timidement, en entendant ci et là cette odieuse justification post-soixante-huitarde qu’il était interdit d’interdire, mais seulement pour ceux du bon côté…, et de se rendre compte que de nombreux journalistes, écrivains, mondains de l’époque, politiques, juges ou sportifs, etc., ont défiguré tant de vies sous le couvert de la gloire et de la bien-pensance. Cette même bien-pensance qui s’est obstinée, non pas par aveuglement mais pour ne pas qu’on la voit telle qu’elle est vraiment, c’est-à-dire monstrueuse, et qui a voulu montré du doigt un seul ennemi, l’Eglise : ça s’appelle un bouc émissaire !!!

Peut-on encore être chrétiens en 2020, quand beaucoup de ceux qui ont été baptisés ne vivent pas leur baptême, et s’étonnent que l’on ferme ou vende des églises, alors qu’eux-mêmes n’y vont jamais, sauf peut-être pour un baptême, un mariage, ou des funérailles, et qui ne connaissent de Jésus que le nom, ou peut-être encore un peu l’histoire ? Mais qu’en est-il du message ? Qu’en est-il du Salut ?

Peut-on encore être chrétiens dans un pays qui veut nous mettre en dehors de son Histoire ? Il ne s’agit pas pour nous de trouver un pays où nous pourrions partir en Exode pour retrouver une Terre Promise, Eden des chrétiens persécutés. Il ne s’agit pas non plus de vivre un Exil, comme à Babylone, et pleurer nos lieux de culte détruits.

Être chrétiens en France, c’est bien là le défi : il nous faut être capables de vivre notre foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur, Vivant ; il nous faut être capables aussi de la proposer dans ce pays qui n’est plus une France chrétienne mais qui est devenue une France païenne !

Il nous faut être chrétiens pour annoncer la beauté de la vie avec un père et une mère, de redire à temps et à contretemps la beauté du mariage chrétien, la beauté de la vie, respectée de son commencement à sa mort naturelle.

Oui nous avons une place dans le pays de France, qui, même s’il renie son passé religieux, même s’il vomit l’Évangile, ne doit pas être condamné à voir ses chrétiens partir sous d’autres horizons !

La mission qui est la nôtre n’est pas d’abandonner notre terre pour voir s’installer d’autres prédicateurs, notre mission est d’annoncer le Christ qui a donné sa vie pour tous les hommes, ceux d’aujourd’hui, comme d’hier, et comme ceux de demain !

Je vous souhaite donc de prendre toutes les armes nécessaires, celle de la prière, celle de la parole, celle de la contestation, celle des urnes, celle de l’amour surtout, qui ne cherche pas à imposer, ni à égorger, ni à prendre par la force.

Je vous invite à prendre ces armes de la douceur, de la patience, prises par le Christ, qui n’a pas cherché à imposer à l’homme une dictature de la pensée ou de la bien-pensance, mais qui a cherché à rendre l’homme libre, et qui a attendu, patiemment, que l’homme lui réponde : soyons ces hommes et ces femmes qui cherchent et vivent la communion, qui cherchent et vivent l’amour de Dieu et du prochain, qui cherchent et vivent la vie d’enfants de Dieu !

Je ne sais pas ce que sera cette année 2020, peut-être aurons-nous des surprises, peut-être aurons-nous encore des occasions de pleurer. Mais nous avons cette espérance qui nous fait regarder plus loin que le mal, que la mort, que le péché et la folie des hommes, nous sommes capables de voir dans la nuit de notre monde, le jour promis par le Dieu de Jésus Christ, nous sommes capables de voir la victoire de Jésus dans la force de l’Esprit Saint qui travaille le cœur des hommes pour le Royaume.

Je vous souhaite donc d’être des chrétiens, avec vos richesses et vos pauvretés, des chrétiens là où vous êtes, forts de l’amour de Dieu, forts de notre foi par amour des autres. N’attendons pas que les pierres crient à notre place : Dieu est là et il frappe à la porte de chacun. Ouvrons toujours plus notre vie au Christ. Donnons sans nous décourager le goût du Christ à notre pays de France.

Bonne et sainte mission à vous pour 2020Et que Dieu vous bénisse.      

Abbé Franklin Parmentier

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