L’édito de janvier 2018

            Célébrez la bonté du Seigneur, Soyez sûrs de l’amour du Sauveur !

Ayez toujours foi en lui, en tous temps, il vous conduit : Jésus-Christ vous a livré sa vie !

Comme chaque année, nous prenons le temps de nous souhaiter nos vœux. Il faut dire que chaque année, nous tournons, symboliquement, une page pour ouvrir un nouveau chapitre, en espérant que l’année qui s’annonce sera meilleure que celle qui vient de se clore. Pour certains l’année 2017 fut bonne, avec des nouveautés, des projets réussis, des imprévus heureux ; pour d’autres elle fut difficile, marquée par les épreuves, les échecs, les remises en question voire peut-être le deuil.

Des deuils et des épreuves, encore et hélas, ont marqués notre paroisse et j’ai une pensée, émue, pour tous celles et ceux qui nous ont quittés, pour celles et ceux qui ont traversé des moments douloureux, tant dans la chair que dans le cœur.  Cela nous fait entrer chaque fois dans l’expérience pascale, mystère de mort et de résurrection, mystère de foi et d’espérance : que l’amour du Dieu vainqueur du Mal et de la Mort les réconforte, les relève et les soutienne.

Nous avons eu aussi la joie d’accueillir Marc Tongalahy, 36 ans, répondant à l’appel du Seigneur pour être prêtre dans notre diocèse et que notre évêque nous a confié pour qu’il découvre comment l’Eglise de Jésus-Christ se construit ici, et pour qu’il puisse, avec la grâce de Dieu, vivre, annoncer et faire vivre l’Evangile. Pour cela, il se doit avant tout de maîtriser le français, langue au combien difficile où la prononciation et la grammaire relèvent plus de la compétition que de la plaisance.

Cela dit, comme aime à le répéter le Chanoine Christian Neumann, « la grammaire sauvera le monde » car « on ne peut progresser spirituellement si l’on régresse grammaticalement »… Je tiens à remercier vivement, tous celles et ceux, qui depuis le mois de juillet, ont accueilli, invité, soutenu et encouragé Marc. N’ayez pas peur de poursuivre ces initiatives fraternelles qui développent non seulement l’apprentissage humain de notre langue et de notre culture, mais surtout la réalité incarnée de nos vies de disciples du Fils de Dieu.

Le Chanoine Jean-Marie Stiffa, lui, a fêté ses quatre-vingts ans. Toujours empreint de ce beau sourire, de son regard, clair et lumineux, aux couleurs de la Vierge Marie qu’il aime tant, il est maintenant prêtre résidant : il peut désormais, à son rythme, répondre aux appels de la paroisse et continuer à exercer le beau ministère de prêtre de Jésus Christ.

Le Père Angelo Laleye fêtera en 2018 ses 25 ans de prêtrise, et nous pourrons rendre grâce avec lui, en temps voulu, pour ce don qu’il a fait au Seigneur, et qu’il nous partage depuis maintenant plus de dix ans dans notre paroisse.

Partageant l’Evangile et la Parole de Dieu, annonçant le Christ auprès des couples et des enfants, offrant la grâce de Dieu dans le Pardon et les Saints Mystères, chacun pourra témoigner de la place qu’il occupe dans nos vies.

Le jeune Abbé Luc Denoyer continue son œuvre missionnaire auprès des jeunes mais aussi de la paroisse, et après avoir pagayé autour de la Corse, marché avec les scouts, il a réussi à faire pédaler vers des beaux lieux de notre région mais surtout vers le Bon Dieu, des jeunes, des moins jeunes et même l’évêque !!!  Qu’on ne s’étonne pas alors de sa silhouette svelte et féline, qui le distingue sans doute possible de celle de son barbu de curé, connu lui aussi pour ses prouesses sportives… notamment celles concernant sa consommation de chocolat.

Le Père Jean-François Randimbiarison vient de passer le cap des dix-huit mois en France et a prouvé qu’il relevait les défis de la mission avec ce sourire et cette bonhomie qui le caractérisent.

Notre paroisse poursuit elle aussi son chemin à la suite du Christ : elle a entendu et développé l’appel de notre évêque lors du 14 mai dernier nous invitant à équilibrer notre vie de baptisés. Le cœur de notre conversion est que nous sommes tous appelés à être des disciples missionnaires. Savoir où j’en suis dans ma vie de disciple de Jésus-Christ, savoir où est-ce qu’en est mon groupe de vie chrétienne, savoir comment la paroisse peut m’aider et comment je peux aider la paroisse, savoir là où il me faut trouver de la croissance afin de vivre une vie de disciple équilibrée et lumineuse : là se trouve toute la dynamique que nous voulons vivre comme chrétien ! C’est grâce à des « petits pas » et non par des grands chambardements que l’on avance, que l’on répond, que l’on se convertit. Je rends grâce ainsi pour les parcours Alpha qui accueillent et écoutent, accompagnent et ouvrent la porte de l’Eglise pour qu’elle soit un lieu accessible à tous.

Je rends grâce pour les « Rencontres Saint-Vincent de Lérins » qui permettent aux petits et aux grands d’avancer ensemble sur le chemin de la vie avec Dieu. Je rends grâce pour ces projets où l’on pourra parler de Dieu, qui se révèle dans la Bible, dans la découverte de la foi et dans la prière. Je rends grâce pour tout ce qui se fait et se vit dans notre paroisse.

Alors au moment de vous présenter mes vœux, qu’il me soit permis de poser cette question posée par le pape François : comment avons-nous vécu ce Noël ? Je veux dire, est-ce que nous y avons vraiment mis Jésus-Christ ?

Nous sommes dans une société qui se déchire, qui se transforme, qui vit des bouleversements. Nous sommes confrontés à de véritables régressions mais aussi à des choix qui offrent de l’avenir. Je ne citerai qu’un défi : la fameuse laïcité à la française… Il nous faut sortir d’une conception binaire du monde, tout blanc tout noir, favorisant un totalitarisme de la pensée devenue sans nuance ou incapable d’en mettre. Une régression majeure est de voir combien cette  laïcité binaire est source de souffrances, de bêtises, de mépris et même de lâcheté : l’histoire des crèches et des « bonnes fêtes de Noël » transformées en « bonnes fêtes de fin d’année » ou pire « bonnes fêtes de décembre » n’en sont que le soubresaut.

Si cela doit nous faire mal, je souhaite que cela le soit pour de justes raisons : non pas le recul identitaire, le recul de notre culture, ou pire la « trahison » d’une partie de nos élites culturelles et politiques même si cela est parfois et malheureusement vrai, mais le fait que beaucoup de nos contemporains ne sont plus capables, ou ne veulent plus mettre ce qui fait l’essence même de ces fêtes : la présence de Dieu.   Beaucoup ne mettent plus Jésus dans leur vie; beaucoup ne savent plus ouvrir leur vie, leur cœur, ou même une pensée, une réflexion sur ce que cela signifie… la présence de Dieu. Dieu n’est pas mort, il est devenu interdit, il est devenu tabou.

Or la présence de Dieu signifie tout au contraire qu’il est présent parmi nous, qu’il est avec nous, qu’il nous aime et qu’il nous sauve. Si cette situation nous fait souffrir, si cela nous brûle, alors c’est qu’il y a de l’avenir, c’est qu’il y a encore du feu en nous, ce feu qui n’attend qu’une chose : brûler d’amour le cœur de nos frères et sœurs qui ne le connaissent pas ou ne le connaissent plus. Je vous souhaite d’être des disciples de ce Dieu qui nous dit « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » (Lc 12,49).

        « C’est ce feu divin qui brûlait dans les os des prophètes, comme le déclare Jérémie : « C’est devenu comme un feu ardent qui brûle dans mes os » (Jr 20,9). Car il y a un feu du Seigneur, dont il est dit : « Un feu brûlera devant lui » (Ps 96,3). Le Seigneur lui-même est un feu, dit-il, « qui brûle sans consumer » (Ex 3,2). Le feu du Seigneur est lumière éternelle ; à ce feu s’allument les lampes des croyants : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées » (Lc 12,35). Les jours de cette vie étant encore nuit, une lampe est nécessaire. C’est ce feu que, selon le témoignage des disciples d’Emmaüs, le Seigneur avait lui-même mis en eux : « N’avions-nous pas le cœur brûlant, sur la route, tandis qu’il nous dévoilait les Écritures ? » (Lc 24,32) Ils nous apprennent avec évidence quelle est l’action de ce feu, qui éclaire le fond du cœur de l’homme.

C’est pour cela que le Seigneur viendra dans le feu (Is 66,15), pour consumer le mal au moment de la résurrection, combler par sa présence les désirs de chacun, et projeter sa lumière sur les mérites et les mystères ».     Je vous souhaite de laisser Dieu mettre de ce Feu dans votre vie, dans notre paroisse, dans notre monde.

Abbé Franklin Parmentier, Curé de la paroisse.

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